Les 5 points clefs à connaître avant de demander un devis de vidéosurveillance
1. Qu’est-ce que la vidéosurveillance (ou vidéoprotection) ?
La vidéosurveillance (ou vidéoprotection qui est le terme officiel utilisé par l’Etat français) consiste en un système de caméras permettant de filmer des lieux à distance.
Le système peut filmer les lieux en permanence, suivant des horaires, ou bien uniquement en cas de détection d’une anomalie (des mouvements ou des sons). De la même façon, l’enregistrement des images est paramétrable pour se faire en continu, selon des horaires prédéfinis, ou seulement en cas d’intrusion (afin d’économiser de l’espace disque).
La vidéosurveillance est différente de la télésurveillance, qui elle est une prestation de service réalisée par des téléopérateurs travaillant dans un centre de télésurveillance. Les téléopérateurs assurent un service de monitoring continu et réagissent en cas de problème en appelant des agents de sécurité intervenant sur alarme ou bien les forces de l’ordre. La vidéoprotection et la télésurveillance constituent donc deux dispositifs complémentaires qu’il est possible d’associer pour plus d’efficacité. En effet, un système de vidéoprotection n’aura pas une grande utilité si personne n’est disponible pour réagir aux alertes et aux images.
Un système de vidéosurveillance seul (sans télésurveillance) a néanmoins un effet dissuasif, et il permet également d’analyser les images, afin de comprendre ce qui s’est passé, et d’identifier les auteurs d’une dégradation ou d’une intrusion.
En ce qui concerne la technologie employée, les caméras IP se sont imposées comme le nouveau standard. Elles s’intègrent facilement dans un réseau informatique et proposent une meilleure qualité d’image que les caméras analogiques, en particulier pour le rendu pour des détails, grâce une résolution élevée. Les caméras analogiques ont tendance à disparaître du marché. La transmission des images analogiques se fait par câble coaxial, avec un rendu fluide, mais des détails peu lisibles. La technologie analogique, plus traditionnelle, est encore utilisée sur d’anciennes installations, mais elle appartient désormais au passé dans la mesure où la plupart des boutiques et des installateurs ne la commercialisent plus.
Les caméras IP peuvent être filaires ou WIFI. Dans les deux cas, c’est le protocole IP qui est employé. Le choix s’effectue en fonction de deux critères : la stabilité (meilleure en filaire, tout comme le débit) et la possibilité de faire passer un câble Ethernet. En extérieur, il ne sera en effet pas toujours facile de faire passer un fil et de le protéger. L’alimentation d’une caméra IP peut se faire par le biais du câble Ethernet. Une telle caméra est qualifiée de POE (Power over Ethernet). Cette technologie permet de tirer un seul câble pour la caméra (le câble réseau Ethernet) au lieu de deux (le câble réseau et le câble d’alimentation).
2. Les éléments à fournir pour obtenir un devis de vidéosurveillance
Le coût d’un système de vidéoprotection dépend du nombre et du type des caméras, de la qualité de celles-ci (résolution, résistance à la poussière et à l’eau, angle de vision, etc.), et des services demandés (installation et maintenance). Afin d’établir un devis, les entreprises de sécurité électronique vont avoir besoin de multiples informations afin de déterminer le système de vidéoprotection qui vous conviendra le mieux, ainsi que son coût :
- Souhaitez-vous seulement acquérir le matériel nécessaire à la mise en place d’un système de vidéosurveillance, ou bien souhaitez-vous également le faire installer ? Aurez-vous besoin d’un contrat de maintenance ?
- Désirez-vous aussi souscrire à un service de télésurveillance ?
- Précisez le type de local à filmer : bureaux, commerce, café, hôtel, restaurant, immeuble, parking, entrepôt, usine, appartement, pavillon, etc.
- Indiquez la superficie du local
- Evaluez le nombre de caméras nécessaires
- Précisez si le système de vidéoprotection devra s’intégrer à un réseau informatique existant, ou s’il devra être mis en place sur un réseau indépendant
- Evaluez la valeur des équipements présents dans les locaux à filmer
- Décrivez les lieux, et joignez éventuellement des photos et un plan
3. Le prix d’un système de vidéosurveillance
Autrefois, durant les années 90, les systèmes de vidéoprotection étaient destinés aux entreprises disposant d’un bon budget. Aujourd’hui, la vidéosurveillance est financièrement accessible à tous, y compris aux particuliers et aux petites entreprises. Elle peut aussi bien coûter 50€ que plus de 10 000€.
Le prix d’un système de vidéosurveillance dépend en grande partie de la qualité des caméras que vous choisissez et de leur nombre. Le prix d’une caméra IP peut varier du simple au centuple ! Il peut aller de 80€ HT (caméra POE, résolution de 2 mégapixels) à 8000€ HT (résolution de 20 mégapixels).
Vous pouvez budgétiser le coût de votre système de vidéoprotection de la façon suivante :
- Prix des caméras (déterminez la résolution et le nombre nécessaires)
- Prix du logiciel de vidéosurveillance si vous en prenez un à part et que vous ne vous contentez pas du logiciel fourni avec les caméras
- Mise en place : prévoir environ 400€ HT par journée d’installation
- Maintenance annuelle : prévoir environ 150€ HT par an
Voici un tableau indicatif du budget à prévoir en fonction de vos besoins :
Système | Tarif indicatif |
---|---|
Système avec 1 ou 2 caméras IP, logiciel, application pour smartphone, et système d’alerte | 200 à 500€ HT |
Système avec 4 caméras IP, logiciel, application pour smartphone, alertes, et très bon niveau de sécurité | 500 à 1200€ HT |
Système haut de gamme avec plus de 10 caméras IP, logiciel, et système d’alerte | 2000 à 6000€ HT et plus |
4. La réglementation de la vidéosurveillance
La vidéosurveillance est soumise à une réglementation :
- D’après l’article L 2323-32 du Code du Travail, vos salariés doivent être avertis de la mise en place du système par le biais d’une lettre individuelle. Les instances représentatives du personnel (comme le comité d’entreprise) doivent également en être informées par courrier.
- Les employés et les visiteurs doivent aussi être avertis par une affiche ou un panneau comportant un pictogramme représentant une caméra et un texte indiquant la finalité du système, la durée de conservation des images, les coordonnées du délégué à la protection des données (DPO), la possibilité d’exercer leurs droits « informatique et libertés », et le droit de déposer une plainte auprès de la CNIL s’ils estiment être victimes d’un abus.
- Il est strictement interdit de filmer les lieux suivants : les salles de repos, les sanitaires, les bureaux des syndicats, et les postes de travail (il est interdit de filmer les employés à leur poste de travail). La vidéoprotection ne doit pas servir à évaluer la qualité du travail des salariés. La CNIL sanctionne les employeurs qui surveillent leur personnel de façon excessive. En ce qui concerne les voies publiques, une autorisation de la part de la préfecture sera nécessaire.
- Il est autorisé d’installer les caméras de façon à filmer les entrées, les sorties, les issues de secours, les voies de circulation, les zones de marchandises, et les endroits où sont entreposés des biens de valeur.
- Seules les personnes autorisées par l’employeur peuvent avoir accès aux images. L’accès doit être sécurisé afin que tout le monde ne puisse les visualiser.
- Si aucune partie de l’entreprise n’est accessible au public, aucune autorisation de la part de la CNIL n’est nécessaire.
- Si une portion des locaux de l’entreprise est accessible au public, et que cette portion sera filmée, il est nécessaire d’obtenir une autorisation de la part de la préfecture au préalable de l’installation.
- Que le lieu soit ouvert au public ou non, vous devrez éventuellement faire une analyse d’impact relative à la protection des données (AIPD). Vérifiez si votre cas de figure appartient à la liste des cas pour lesquels une AIPD n’est pas obligatoire, puis s’il fait partie au contraire de la liste des cas pour lesquels une AIPD est impérative. Ces deux listes figurent sur le site de la CNIL, sur la page relative à l’AIPD dont le lien figure ci-dessus.
- Vous devrez tenir un registre des accès aux images si vous filmez une voie publique.
- En principe, la durée de conservation des images ne doit pas excéder 1 mois.
5. La certification APSAD
La certification APSAD est attribuée par le CNPP (Centre National de Prévention et de Protection) aux entreprises de sécurité fournissant des prestations de qualité grâce à leurs compétences, leur organisation, et leurs moyens.
Pour les systèmes électroniques de sécurité, dont font partie les systèmes de vidéoprotection, c’est le référentiel NF SERVICE & APSAD NF367-I80 qui détermine les conditions de certification des installateurs. La certification NF Service est attribuée conjointement avec la certification APSAD.
Les critères sont les suivants pour la partie NF Service :
- Relations commerciales
- Qualification du personnel
- Maintenance
- Les dispositions prises pour la satisfaction du client
Pour la partie APSAD, les caractéristiques certifiées sont les suivantes :
- Conception
- Réalisation
- Vérifications à intervalle régulier
- Moyens matériels mis en œuvre
- L’installation et la vérification initiale
Lorsque vous choisissez votre installateur, recherchez les certifications NF Service et APSAD. Ce sont des garanties de qualité indiscutables.