Les problèmes d’insécurité à l’hôpital
Lieux d’accueil constamment ouverts, les hôpitaux et les cliniques peuvent devenir des espaces de tension et de nervosité, notamment lorsque le temps d’attente s’avère très important, que des patients et leurs proches se trouvent dans un état de grande anxiété, ou plus simplement lorsque certains individus manifestent un manque de courtoisie, d’éducation, et de savoir-vivre. Il n’est pas rare que certains visiteurs se montrent agressifs, souhaitent passer avant les autres, et s’en prennent verbalement voire physiquement au personnel hospitalier et aux autres patients. Les problèmes de paiement peuvent aussi constituer une source de conflits. De façon générale, les hôpitaux sont plus exposés à ce type d’insécurité que les cliniques, l’hôpital étant un établissement public de santé, alors qu’une clinique est un établissement privé.
Les hôpitaux et les cliniques souffrent d’une certaine vulnérabilité sécuritaire due à plusieurs facteurs :
- Ils sont ouverts en permanence.
- Les hôpitaux se doivent d’accueillir toute personne ayant besoin de soin.
- Ils sont d’abord conçus pour accueillir et traiter les patients. Ils ne disposent pas de plan de sécurité pour la plupart.
- Les services d’urgence et les unités psychiatriques sont exposés à de multiples problèmes potentiels.
Des agents de sécurité pour garantir la sûreté des hôpitaux et des cliniques
Solliciter les services d’un agent de sécurité constitue un excellent moyen de remédier à l’insécurité et aux situations conflictuelles au sein d’un hôpital ou d’une clinique. Les missions de l’agent de sécurité consisteront à :
- Limiter l’accès à l’hôpital ou à la clinique au personnel, aux usagers et à leurs visiteurs
- Prévenir tout débordement et contenir toute forme d’agressivité à l’encontre du personnel de l’hôpital (hôtes d’accueil, infirmiers, et médecins) et des patients hospitalisés et de leurs proches. L’agent de sécurité doit intervenir très rapidement pour désamorcer les conflits et faire en sorte que les agressions demeurent verbales.
- Faire respecter le règlement intérieur de l’établissement : l’agent de sécurité doit faire respecter l’interdiction de fumer, les horaires des visites, le calme de l’établissement, etc.
- Détecter les visiteurs suspects et les empêcher de nuire : des voleurs pourraient profiter de la vulnérabilité des malades pour les dépouiller
- Rechercher les éventuels patients égarés : certains malades quittent parfois leur chambre pour une promenade, alors qu’ils doivent recevoir des soins ou prendre des médicaments à une heure précise
- Faire respecter le port du masque et des gestes barrières en période de crise sanitaire due au coronavirus
- Gérer les clefs et les accès
- Utiliser le système de vidéosurveillance
- Eventuellement ouvrir et fermer la barrière d’entrée depuis le poste central de sécurité
Le service de sécurité incendie
Les hôpitaux et les cliniques constituent des établissements de santé, respectivement publics et privés, et sont donc des Etablissements Recevant du Public (ERP) de type U. Ils sont classés en catégorie 1 si leur capacité d’accueil est supérieure à 1500 personnes. Une hospitalisation nécessitant des soins d’une durée supérieure à 12 heures, ils sont forcément dotés de locaux à sommeil.
Au titre d’ERP avec local à sommeil, les hôpitaux et cliniques sont soumis aux visites de contrôles périodiques de la commission de sécurité. Celle-ci va notamment livrer ses prescriptions concernant le service de sécurité incendie de l’établissement (par exemple, elle peut recommander d’en augmenter l’effectif). Dans les ERP de type U de première catégorie, la surveillance incendie doit obligatoirement être effectuée par des agents incendie SSIAP, sous la direction d’un chef d’équipe de sécurité incendie (SSIAP2) ou bien d’un chef de service sécurité incendie (SSIAP3).
Le service de sécurité incendie est d’une importance primordiale dans les hôpitaux et cliniques. Il doit notamment intégrer le fait qu’il sera très difficile de faire déplacer ou évacuer certains patients hospitalisés lorsqu’ils sont dépendants de matériels spécifiques.
Il est à souligner que le service de sécurité incendie n’a pas à prendre en charge la sûreté de l’établissement, mais uniquement sa sécurité incendie. La sûreté doit être prise en charge par une équipe d’agents de sécurité distincte de l’équipe incendie. Ce n’est malheureusement pas le cas dans beaucoup d’hôpitaux, dans lesquels les agents de sécurité incendie sont appelés en renfort dès qu’un patient ou un visiteur devient agressif.
La sécurité du service des urgences
Le service des urgences est le plus tendu et le plus pénible des services des établissements de santé. Ce service ne ferme jamais, et il reçoit fréquemment des personnes très nerveuses, anxieuses, voire en état de choc à la suite d’un accident grave. Les délais d’attente peuvent s’avérer très longs, et les personnes blessées ou malades ainsi que leurs proches peuvent devenir agressifs avec le personnel hospitalier, en particulier lorsqu’un cas d’urgence prioritaire est pris en charge avant un patient qui attendait son tour depuis longtemps.
Outre les patients légitimes et leurs proches, le service des urgences reçoit également parfois des drogués agressifs à la recherche de médicaments ou de seringues, de jour comme de nuit. Ces derniers se trouvent souvent dans un état second et peuvent souffrir de troubles psychiatriques. On retrouve aussi aux urgences des individus alcoolisés ou bien sous l’effet de produits stupéfiants. Des personnes sans domicile fixe peuvent également prétexter un malaise pour chercher refuge au service des urgences afin de se réchauffer, de dormir sur un lit, d’obtenir de la nourriture, et de pouvoir éventuellement se laver.
Des agents de sécurité sont donc indispensables afin de faire face à tous ces cas de figure difficiles à gérer pour le personnel hospitalier, dont ce n’est absolument pas le métier. Aux urgences, il est bien souvent nécessaire d’avoir en permanence des agents de sécurité qui se relaient, en particulier la nuit et le week-end.
La vidéosurveillance à l’hôpital
Les hôpitaux et les cliniques ont tout à fait le droit de mettre en place des caméras de vidéosurveillance au sein de leurs établissements. Celles-ci ont pour objectif d’assurer la protection des patients et de lutter contre les incivilités.
Comme tout lieu public mettant en place un système de vidéoprotection, un établissement de santé doit obtenir une autorisation préfectorale au préalable. La présence du système doit être clairement indiquée au visiteur par le biais d’affiches ou de panneaux comportant notamment un pictogramme représentant une caméra.
En ce qui concerne les chambres et les lieux à accès restreints par code, il est nécessaire de tenir un registre répertoriant les caméras placées dans ce type de lieu. Ce registre est mis à disposition de la CNIL en cas de contrôle. Depuis l’entrée en vigueur du RGPD, il n’est plus nécessaire d’obtenir une autorisation de la part de la CNIL.
La sécurité dans les laboratoires d’analyses médicales
La sécurité des laboratoires d’analyses médicales constitue une problématique similaire à celle des cliniques privées. Le temps d’attente constitue l’une des principales sources de conflit, en particulier en période de pandémie. Lorsque de longues files d’attente se créent, certaines personnes peuvent perdre patience et s’en prendre verbalement au personnel, par exemple en raison du froid ou bien parce qu’elles vont être en retard à leur à leur travail à cause du temps d’attente excessif. Cependant les laboratoires demeurent beaucoup moins exposés à ce type de problème que le service public hospitalier, et il est donc rare qu’ils fassent appel à une société de sécurité privée, bien que la présence d’un agent de sécurité constituerait un atout dans ce type de contexte difficile.