Pour vous donner une idée plus précise du métier d’agent de sécurité au quotidien, nous avons interrogé des agents de sécurité concernant les difficultés rencontrées sur le terrain et en dehors. Celles-ci varient beaucoup en fonction du poste. Les journées d’un agent travaillant au poste central de sécurité (PCS) seront en effet très différentes de celles d’un agent plus mobile.
La première contrainte que nous allons évoquer concerne cependant tous les agents.
1. Le maintien des compétences
Étonnamment, la principale difficulté rencontrée par les agents de sécurité semble d’ordre administrative. Il s’agirait du MAC (Maintien et Actualisation des Compétences).
Les agents de sécurité doivent en effet renouveler leur carte professionnelle CNAPS tous les 5 ans. Chaque formation initiale doit faire l’objet d’un recyclage. Par exemple, les titulaires d’un CQP APS (Certificat de Qualification Professionnelle) doivent passer une formation MAC APS (Maintien et Actualisation des Compétences de l’Agent de Prévention et de Sécurité)
Ils doivent également recycler leur formation SST (Sauveteur Secouriste du Travail) tous les deux ans.
Le recyclage d’une formation SSIAP (formation de l’agent incendie) doit se faire tous les trois ans.
La formation Habilitation électrique non électricien (H0B0) doit être recyclée tous les trois ans.
Typiquement, un agent classique ayant suivi les formations initiales CQP APS, SSIAP1, SST, et H0B0 devra donc actualiser ses compétences respectivement tous les 5 ans, 3 ans, 2 ans, et 3 ans. Ces mises à jour de compétence peuvent s’avérer lourdes à gérer (il faut libérer du temps pour aller au centre de formation) et sont de plus payantes. Ces contraintes de recyclages peuvent constituer une source de tracas administratifs pour les agents ayant suivi de multiples formations initiales, ainsi que pour leurs employeurs.
Néanmoins, ces formations obligatoires et leurs recyclages ont le mérite de maintenir un certain niveau dans la profession, qui a encore besoin de se professionnaliser. Dans l’ensemble, elles sont donc bénéfiques au secteur, bien que souvent un peu trop généralistes.
Pour en savoir plus sur les formations initiales, vous pouvez consulter notre fiche métier sur les agents de sécurité.
Pour plus d’informations sur le MAC et le renouvellement de la carte professionnelle, vous pouvez vous rendre sur le site du CNAPS.
2. Le manque de formation
Le temps de formation est suffisamment long (4 semaines pour le CQP APS par exemple) pour que les agents de sécurité connaissent leurs droits et leurs devoirs, mais les agents peuvent cependant avoir le sentiment de ne pas avoir été suffisamment préparés à la réalité du terrain.
3. Le manque de moyen matériel et humain
Lorsque les moyens ne sont pas suffisants, le travail des agents devient plus pénible, ce qui peut avoir des conséquences sur leur moral. Par exemple, idéalement, de nuit, sur un chantier ou dans un grand entrepôt, le dispositif de sécurité minimal devrait être composé de 2 agents par poste avec pour équipement : radio, PTI (protection du travailleur isolé), bâton télescopique, et aérosol de défense. Être seul et équipé de façon rudimentaire peut miner le moral d’un agent. Et certains donneurs d’ordre peuvent être tentés de faire à l’économie au détriment de la sécurité du site et de celle des agents.
4. La délinquance
Un agent de sécurité ayant pour mission de surveiller un magasin est susceptible d’être confronté à la délinquance, à des voyous, ou à des visiteurs difficiles. De la même façon, un agent chargé de l’ouverture et la fermeture d’un site fréquenté par des jeunes devra très probablement faire face à des provocations. Bien que ces confrontations fassent partie intégrante du métier, et qu’elles sont d’une certaine manière la raison d’être des agents, celles-ci peuvent devenir usantes à la longue.
En revanche, un agent chargé de la surveillance d’un entrepôt rencontrera plus rarement ce type de problèmes.
5. Les maux liés à la posture
Les agents de sécurité placés dans les zones commerciales doivent rester debout toute la journée. Les conséquences sur le long terme peuvent être des douleurs au dos, aux jambes, ou bien aux pieds.
6. La fatigue
Le salaire moyen d’un agent de sécurité en France n’étant pas spécialement important, certains agents prennent pour habitude de totaliser le maximum d’heures avec plusieurs sociétés de sécurité, quitte à mettre leur santé en péril.
7. Les horaires
Certains agents travaillent de nuit (par exemple de 19H00 à 7H00), ainsi que le week-end. Ce décalage peut rendre la vie familiale difficile et s’avérer usant sur le long terme.
La sécurité privée est un secteur qui recrute. Très fluide, ce secteur permet de trouver un travail assez facilement, et propose une multitude de postes différents aux missions très variées. Il est donc important pour un agent de bien orienter son choix en fonction de ses préférences : certains agents privilégient le calme et préféreront travailler assis au poste central de sécurité. D’autres préfèrent être mobile et travailler sur le terrain.