Contrôler de façon sûre et efficace les accès à un lieu (bâtiment, locaux d’entreprise, bureaux, entrepôt de stockage, usine, résidence…) ou un événement (conférence, colloque, exposition, salon, soirée d’entreprise, cocktail, séminaire, manifestation sportive, fête, concert…) en filtrant les visiteurs est essentiel pour la sécurité de tous les acteurs concernés. Nous vous présentons ci-dessous les dispositifs et les systèmes de contrôle d’accès envisageables pour sécuriser les accès à un lieu.
1. Contrôler les accès à des locaux avec un agent de sécurité
Pour une sécurité maximale, il est recommandé de coupler votre système de contrôle d’accès électronique à un service de surveillance humaine assuré par un agent de sécurité.
En effet, les lecteurs de badges et les claviers à code ne présentent pas une efficacité de 100%. Il est possible pour les employés et les visiteurs d’échanger ou de se prêter leur badge. Une carte d’accès peut également être volée. Un digicode, lui, comporte toujours le risque d’être divulgué, même s’il est renouvelé régulièrement. Seuls les lecteurs biométriques offrent une fiabilité à toute épreuve, mais leur mise en place ne s’adresse pas à toutes les structure : l’installation d’un lecteur biométrique doit être justifiée et s’effectuer dans le respect des recommandations de la CNIL.
Un agent d’accueil et de contrôle d’accès constitue une véritable garantie de sécurité : ce dernier contrôle l’identité des visiteurs en demandant leur pièce d’identité, et vérifie s’ils sont autorisés à accéder aux lieux. Il note les entrées et les sorties dans un registre ou bien les saisit dans un logiciel. Un agent d’accueil n’est ni un hôte (les sociétés de sécurité privée ne sont pas habilitées à fournir des services d’hôtes et d’hôtesses), ni un réceptionniste, mais un véritable agent de sécurité ayant suivi une formation de sécurité privée. Il sera le premier rempart de votre entreprise ou de votre structure face aux intrusions, aux vols, aux agressions, et aux entrées non autorisées dans les parties sensibles des bâtiments. Sa simple présence aura un effet dissuasif sur les malfaiteurs. Il pourra également prendre en charge l’utilisation de votre système d’alarme, de vidéosurveillance, et de contrôle d’accès (par un exemple un interphone audio et vidéo).
2. Filtrer les accès à un événement avec un agent de sécurité événementiel
L’organisation d’un événement accueillant de nombreux visiteurs (salon, match de sport, concert, conférence, meeting…) nécessite de prévoir nécessite de prévoir une solution temporaire de contrôles des accès. Installer un système de contrôle d’accès électronique pour une manifestation de quelques jours serait trop complexe et trop coûteux. La meilleure solution consiste donc faire réaliser le filtrage à l’entrée par des agents de sécurité événementiel.
Les agents de sécurité événementiel se chargeront des placer les barrières, puis de vérifier les invitations, les billets, ou les tickets des visiteurs, et éventuellement leur identité. Ils pourront également contrôler le contenu des sacs et les effets personnels des invités.
Enfin, si les autorisations et les conditions nécessaires sont réunies, ils peuvent effectuer des palpations de sécurité. Pour cela, l’événement doit réunir plus de 300 personnes, et les agents doivent avoir obtenu un agrément palpation et être habilités par leur société à effectuer des palpations (uniquement sur des personnes consentantes de même sexe).
3. Sécuriser les accès à un bâtiment avec un lecteur de badges
Les lecteurs de badge, lecteurs d’accès, ou badgeuses, sont des dispositifs qui permettent d’identifier de façon unique le porteur du badge (ou de la carte) et de contrôler les accès aux bâtiments. Cette solution informatique est composée :
- D’un lecteur de badges relié à un ordinateur
- D’un logiciel de contrôle d’accès
- De badges qui peuvent fonctionner avec une bande magnétique, un code-barre, ou une puce RFID (Radio Frequency Identification)
Les badges sont des cartes qui contiennent un identifiant unique permettant d’identifier le visiteur et de lui autoriser les accès appropriés. Le visiteur pourra ainsi accéder à certaines entrées et certains bâtiments en fonction des horaires. Les lecteurs d’accès doivent être adaptés aux conditions dans lesquelles ils sont placés : températures, intempéries, environnements hostiles… Ainsi, certains lecteurs de badges peuvent résister à des températures négatives ou très élevées (jusqu’à 60°), à la pluie, et aux tentatives de dégradations.
A chaque lecture d’une carte, le logiciel interroge la base pour vérifier si le détenteur de la carte a le droit de pénétrer la salle ou le bâtiment associé au lecteur. Le logiciel écrit ensuite dans la base de données l’identifiant de la personne, la date et l’heure, et l’autorisation d’accès au bâtiment concerné (ou le refus) afin de constituer l’historique des entrées et des sorties. Ces données permettent par exemple de savoir quelles sont les personnes présentes sur site qui doivent donc être évacuées, en cas d’alerte incendie.
Avant de mettre en place ce type de système de contrôle d’accès et de logiciel, l’employeur doit impérativement informer ses salariés (si l’entreprise compte plus de 50 employés) en faisant une lettre au Comité d’Entreprise et au CHSCT. Il doit également respecter les recommandations de la CNIL concernant le contrôle d’accès aux locaux et aux badges sur le lieu de travail. L’employeur doit aussi s’assurer que le recueil des données se font dans le respect du code du travail.
Il est à noter que depuis le 25 mai 2018 et l’entrée en vigueur du RGPD (Règlement pour la Protection des Données Personnelles), il n’est plus nécessaire de déclarer le recueil des données relatives aux contrôles d’accès à la CNIL, sauf si votre Analyse d'Impact relative à la Protection des Données (AIPD) présente un risque élevé ou que vous traitez des données sensibles ou biométriques.
Le prix d’un lecteur de badge varie de 20 à 600€ TTC en fonction de sa qualité, de ses fonctionnalités, et de sa robustesse.
4. Contrôler les accès à un lieu avec un lecteur biométrique
L’installation d’un contrôle d’accès biométrique doit pouvoir se justifier et ne s’adresse pas à toutes les structures. Pour la plupart des TPE/PME, un système de badge sera en effet suffisant. L’usage d’un lecteur biométrique doit pouvoir se justifier par exemple par le stockage de matériels sensibles, de produits dangereux, d’objets de très grande valeur, d’armes, ou de fonds très importants. L’installation d’un système de contrôle d’accès biométrique doit être proportionnée par rapport au risque encouru. Elle ne peut pas se justifier par un simple besoin de confort.
Auparavant, il était nécessaire d’obtenir une autorisation préalable de la part de la CNIL. Depuis l’entrée en application du RGPD le 5 mai 2018, ce n’est plus nécessaire. Les formalités administratives à effectuer auprès de la CNIL ont été remplacée par une logique de responsabilisation. Aujourd’hui, la CNIL conçoit et publie des règlements. Ainsi, le 28 mars 2019, la CNIL a publié un règlement type à propos des obligations liées aux contrôles biométriques sur les lieux de travail.
Un lecteur biométrique peut se baser sur :
- Des caractéristiques physiques : reconnaissance du visage, de la main, des empreintes digitales, du réseau veineux, de l’iris, ou de la rétine. La technique de reconnaissance de l’iris est particulièrement fiable et répandue en Asie, mais peu utilisée dans le reste du monde.
- Des caractéristiques comportementales : reconnaissance de la démarche, de la voix, de la signature dynamique (direction et pression du tracé), de la dynamique de frappe au clavier, ou de la gestuelle.
Les lecteurs biométriques identifient les employés et les visiteurs de façon très sûre, puis autorisent ou non l’accès au bâtiment ou à la salle. Ils offrent un degré de fiabilité supérieur à celui des autres systèmes de contrôles d’accès, puisqu’un badge peut être dérobé ou prêté, qu’un digicode risque d’être divulgué, etc. Ces problèmes ne se posent pas avec un contrôle d’accès biométrique.
Le prix d’un lecteur d’empreintes digitales varie entre 30€ et 1000€ TTC en fonction de sa qualité.
5. L’interphone audio et vidéo
Un interphone audio et vidéo ou « portier audio/vidéo » constitue un premier élément de filtrage, à associer idéalement à un agent d’accueil. Celui-ci pourra procéder à une première identification des visiteurs grâce à leur voix et à leur visage, avant de leur ouvrir la porte d’entrée à distance. Une fois ce premier filtrage passé, les visiteurs pourront alors se présenter à la réception et transmettre leur pièce d’identité à l’agent d’accueil pour un contrôle plus poussé.
Le dispositif doit être relié à un moniteur à la réception. Certains modèles intègrent une caméra à vision panoramique. Selon les options, l’interface de contrôle peut permettre de zoomer et d’enregistrer les appels. Il s’agit d’un système de contrôle d’accès plutôt simple et bon marché. Les prix varient entre 100€ et 1000€ TTC en fonction de la qualité d’image et des options fournies.
Un inconvénient potentiel de l’interphone vidéo est qu’il nécessite une présence humaine (un agent d’accueil ou un réceptionniste) pour effectuer les contrôles, contrairement à un lecteur de badge ou à un lecteur biométrique, dont le fonctionnement est entièrement automatisé et opérationnel 24 heures sur 24.
6. Le cylindre électronique
Le cylindre électronique s’installe dans une porte en remplaçant le cylindre mécanique classique. Les clefs sont alors remplacées par des émetteurs (par exemple des émetteurs à puce RFID). Certains modèles fonctionnent également avec des codes ou avec des clefs mécaniques. Le cylindre électronique est configurable via un logiciel pour :
- Autoriser les accès seulement à certains horaires
- Définir les droits d’accès de chaque possesseur d’un émetteur
- Désactiver l’émetteur d’un employé ou un visiteur (en cas de perte ou vol)
- Paramétrer une fonction de jour pour une ouverture permanente en journée
Le coût d’un cylindre électronique varie entre 200 et 1000€ TTC. Il constitue une bonne solution pour les TPE/PME qui accueillent un nombre limité de visiteurs, et qui n’ont qu’un groupe restreint d’employés à gérer.
7. Le clavier à code
Le clavier à code est très similaire au contrôle d’accès par digicode à l’entrée d’un immeuble. Le clavier à code peut s’installer en entreprise afin de protéger un hall d’entrée, certaines salles, ou certains couloirs. Le code pouvant être observé ou divulgué, il s’agit d’une solution peu sécurisante, à n’utiliser qu’en tant que dispositif de sécurité complémentaire interne à l’entreprise. Le clavier à code constitue un système simple et bon marché (son prix varie entre 40€ et 300€ TTC) qui peut remplacer une clef dans le cas d’une salle ou d’un passage fréquenté par un nombre conséquent d’employés. Ce système permet ainsi d’éviter la fabrication et la gestion de nombreuses clefs.